Bon.
Un des moments que je redoutais est arrivé.
Hier, Maridamour a reçu un coup de fil d'une collègue de Münich. Qui lui a dit avoir reçu elle-même un coup de fil d'amis qui lui ont demandé si elle connaissait un certain X. (le vrai prénom de Maridamour), qui travaillait dans la boîte Y (la vraie boîte de Maridamour), en tant que chef du projet Z (le vrai boulot de Maridamour), sur le site situé à XY (le vrai lieu où Maridamour travaille), parce qu'ils avaient lu la description sur le blog de sa femme. Franchement, je n'ai jamais l'impression d'avoir donné la moindre information nominative, et encore moins aussi précise, toujours est-il qu'ils ont réussi à faire le lien, et que si eux trouvent d'autres trouveront aussi.
On croit être anonyme, perdue au milieu des milliards d'informations de la toile, et puis finalement, quelques indices suffisent à sortir de cet anonymat présumé. Le pouvoir du Net... le problème quand on raconte sa vie sous forme de journal (presque) intime, c'est que par petites touches on décrit ce qu'on est, ce qu'on fait, les soucis, les défauts, les moments de tous les jours comme des choses très personnelles (le GP2008, pour ne donner qu'un exemple), et le temps passant on donne de plus en plus de soi, on est contents de se raconter à des lecteurs qu'on apprécie, et on ne s'imagine même pas que dans le monde, il va peut-être y avoir quelqu'un qu'on connaît (mais dont on n'a pas forcément envie qu'il connaisse tout de nous) qui va tomber, par hasard ou pas, sur des informations qui peuvent être utilisées de façon négative. Les quelques lignes ici ou là où je parlais du boulot de Maridamour, de ses horaires ou de sa motivation, c'était déjà trop. Les quelques billets où je parle du mien, même sans donner de noms ou de détails (je n'ai jamais donné des infos "secret defense" non plus), c'est sans doute également trop. On en a parlé avec Maridamour hier soir, évidemment le coup de fil l'a un peu refroidi, il comprend que je ne lui en ai pas parlé (il me connaît bien, mon besoin de m'extérioriser et de partager combiné à mes envies d'écriture), mais ce qui l'a chiffonné, c'est bien évidemment ces indices que j'ai donnés sans réellement m'en apercevoir, dans le feu de l'action, dans l'élan de l'écriture. Il m'a juste demandé de supprimer les phrases qui parlent de façon trop précise de son boulot, mais plutôt que de faire dans la demi-mesure, je me suis décidée: adios le blog. Plutôt que de tronquer mes billets, de supprimer tout ce qui est très personnel, de m'auto-censurer et donc de changer complètement la direction du blog et ce que je veux y dire, je préfère arrêter carrément. Ca a été 2 ans très agréables, où je me suis fait plaisir, où j'ai "rencontré" des gens très sympathiques qui m'ont donné envie de les rencontrer dans la vraie vie. Il faut aussi être honnête, depuis l'arrivée de Junior et ma reprise du boulot je ne pouvais plus consacrer beaucoup de temps au blog et l'inspiration n'était plus la même. Plutôt que d'arriver un jour à vous décrire ma liste de courses, je préfère faire une pause. Je dis pas qu'elle sera définitive, je pense que l'envie (et même le besoin) de m'exprimer me retitillera, mais si je recommence, alors dans l'anonymat le plus total et en faisant beaucoup plus attention.
Je continuerai bien sûr à visiter les autres et à y aller de mon petit commentaire, et je remercie tous ceux et celles qui se sont un jour retrouvés ici, que le hasard les y ai menés ou non, et qui y ont laissé leur trace. J'ai mémorisé tous les billets et les commentaires depuis les premiers pas de ce petit bout de blogosphère: rien n'est perdu, tout est là, bien au chaud, mais caché et non plus livré aux millions d'internautes de par le monde.
Pfffffffff, dur dur de mettre un point final à tout ça, je vais donc faire dans le synthétique: merci, sans rancune et à la revoyure!!!!!!!!